L'Agriculture Biologique de Conservation
ABC
Notre approche de l'agriculture Biologique de Conservation des sols
En France, le mouvement pour l’Agriculture Biologique se concrétise en 1985 avec un cahier des charges « label AB« . Au-delà de l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse, la bio est une valorisation des écosystèmes (travailler avec la biodiversité et pas contre) et un soin aux semences qui co-évoluent avec le climat et les façons culturales qui leurs sont appliquées. En parallèle, en émergence dans les années 90, une certaine conscience que le travail du sol profond et ou à répétition en surface cause des problèmes d’érosions et de lixiviations qui conduisent à des pertes notables de fertilité, voire même la perte nette de sol fertile (horizon A) dans certains contextes topographiques. L’agriculture de conservation qui nous vient d’outre atlantique s’impose alors comme un idéal à suivre qui fait ses preuves : arrêt total du travail du sol, couverture végétale maximale et rotation diversifiée permettent l’aggradation de la vie du sol, plus de vers de terre, plus d’eau stockée et souvent plus de matière organique stabilisée.
Cependant, si l’on regarde en toute objectivité l’idéal d’une agriculture durable dans ses composantes sociales (inclusion des agriculteurs, fierté du métier, reconnaissance, accès congés, avantages sociaux…), économiques (viabilité économique, prix juste pour le consommateur…) et environnementales (préservation de la biodiversité et des écosystèmes), ni l’AB (Agriculture Biologique), ni l’AC (Agriculture de Conservation) ne s’approchent de cette utopie qui ne demande qu’à être réalisée. Cependant, la combinaison des deux pourrait s’en rapprocher : c’est l’ABC.
L’ABC est donc aujourd’hui définie comme une boîte à outils mélangeant des pratiques de l’AC et de l’AB : couverts végétaux, pnpp, cultures associées, agroforesterie, non travail du sol (TCS/SD), rotations diversifiées…
L’ABC stricte reste aujourd’hui un idéal et nombre d’agriculteurs de différents réseaux s’y frottent, essayent et creusent en local ou individuellement le sujet. Ces pionniers ouvrent des pistes prometteuses pour réussir une Agriculture Biologique durable permettant d’agrader ou de conserver la qualité des sols.